Soutenance de thèse Noémie Sévêque
20 décembre 2017 à 14h, Amphi Lebon du Bâtiment Polytech – Campus Lille 1
Variabilité des comportements alimentaires au Paléolithique moyen en France septentrionale – Apports des études archéozoologiques
Date : 20 décembre 2017, 14h
Lieu : Amphi Lebon du Bâtiment Polytech – Campus Lille 1
Titre : Variabilité des comportements alimentaires au Paléolithique moyen en France septentrionale – Apports des études archéozoologiques
Résumé : L’Europe du Nord-Ouest, plus particulièrement la France septentrionale, constitue durant le Pléistocène moyen et supérieur un carrefour biogéographique. Les populations animales, et donc les Hommes, y évoluent en fonction des variations climatiques et environnementales. La grande richesse des vestiges fauniques a permis de réaliser une étude archéozoologique et paléoécologique sur l’ensemble des niveaux de trois gisements datés du Pléistocène supérieur : Caours (Somme) pour l’Eemien, Le Rozel (Manche) et Mutzig (Bas-Rhin) pour le début Weichsélien. Une reprise partielle du matériel dentaire de Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais) daté de la fin de Saalien a également été faite. L’étude des séries fauniques, majoritairement basée sur la réalisation de profils de mortalité et la détermination de la saisonnalité d’occupation des niveaux archéologiques, a permis de mettre en évidence des comportements de subsistance récurrents dans les différents gisements : chasse principalement ciblée sur les cervidés, transport sélectif des cadavres en fonction de la taille des animaux et exploitation intensive à but alimentaire avec la récupération de la viande, de la moelle et de la langue. Malgré une grande homogénéité dans la gestion du gibier et du territoire, certains comportements tendent à être plus variables : exploitation des cadavres à but utilitaire avec la récupération des peaux, des fourrures et l’utilisation des os en tant que retouchoir, et sélection d’individus en particulier en fonction de l’âge et/ou du sexe. Les Néandertaliens de France septentrionale montrent ainsi une grande homogénéité dans leurs comportements de subsistance, mais également une variabilité qui découle de leur adaptation constante à leur milieu.
Mots-clés : Paléolithique moyen / France septentrionale / Archéozoologie / Paléoécologie / Grands mammifères / Saisonnalité / Subsistance / Rendement alimentaire.
Abstract : Northwestern Europe is during the Middle and Late Pleistocene a biogeographical crossword, in particular Northern France. Large mammals and Humans are present depending on the climatic and environmental variations. The huge amount of preserved bones coming from archaeological sites allowed to make zooarchaeology and palaeoecology studies of the complete sequences of three sites dated from Upper Pleistocene: Caours (Somme) from the Eemian, Le Rozel (Manche) et Mutzig (Bas-Rhin) from the Early Weichselian. Large mammals teeth from Biache-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), dated from the end of the Saalian, were also partially studied. The zooarchaeological research was mainly focused on the use of mortality profils and the determination of seasonnality. It was then possible to determine some general behavior, recurrent in several sites, as preference of cervids, selective transport of animals depending on the weight of the mammals, and intensive use with alimentary research marked by the collect of meat, marrow and tongue. Despite that, some behavior seem to be more specific, like a non-alimentary purpose of corpses with use of skin, fur and bones as retouchers, as well as preferential hunting based on age and/or sex of the individuals. Thus, Neandertalians’ behavior from Northern France is characterized by a certain homogeneity, but also by a variability that results from the constant adaptation of their environment.
Keywords : Middle Palaeolithic / Northern France / Zooarchaeology / Palaeocology / Large mammals / Seasonality / Subsistence / Feed efficiency.
Jury :
- Marylène Patou-Mathis – Directrice de recherche CNRS, Département préhistoire M.N.H.N – Présidente
- Sandrine Costamagno – Directrice de recherche CNRS, Université de Toulouse – Rapporteure
- Jacques Jaubert – Professeur, Université Bordeaux I – rapporteur
- Camille Daujeard – Chargée de recherche CNRS, Département préhistoire M.N.H.N – Examinatrice
- Agnès Lamotte – Maître de conférences, Université Lille1 – Directrice de thèse
- Patrick Auguste – Chargée de recherche CNRS – Université Lille1 – Co-directeur de thèse